Une brève histoire de Communion internationale dans la grâce
L’Église Réalité existe à Montréal depuis 1973. Elle est une congrégation de Communion internationale dans la grâce, Canada (autrefois Église Universelle de Dieu).
Au début des années 1930, Herbert Armstrong commença un ministère qui est devenu notre confession. Il enseignait de nombreuses doctrines peu communes avec tant d’enthousiasme que finalement plus de 100 000 personnes assistèrent aux assemblées cultuelles hebdomadaires à travers le monde. 800 personnes assistaient aux assemblées francophones à Montréal. Après sa mort en 1986, les hauts dirigeants de l’église commencèrent à se rendre compte que plusieurs de ses doctrines n’avaient pas de fondement biblique. Ces doctrines ont, depuis, été rejetées et l’église est maintenant pleinement en accord avec la déclaration de foi de l’Alliance évangélique du Canada (AÉC) et de la National Association of Evangelicals (É.U.). En avril 2009, afin de mieux refléter ces changements doctrinaux, la confession changea son nom à Communion Internationale dans la Grâce. Ce nom témoigne davantage de ce que nous sommes et enseignons.
Une brève histoire de Communion internationale dans la grâce
Transformée par Christ
La transformation de notre confession
Jésus-Christ change les vies. Il peut aussi changer une organisation. Voici l’histoire de la façon dont le Seigneur a changé notre confession, une église peu orthodoxe en marge du christianisme, en un groupe évangélique qui croit et apprend des doctrines bien établies.
L’histoire implique à la fois douleur et joie. Des milliers de membres ont quitté l’église. Le revenu se situe aujourd’hui à moins d’un quart de ce qu’il était autrefois. Mais des milliers de membres se réjouissent avec une ardeur et un zèle renouvelés pour leur Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
Chapitre Un : Une brève histoire de notre croissance
L’histoire commence en Oregon, dans les années 1920. Herbert Armstrong qui était concepteur en publicité pour les journaux, accepta Christ comme son Sauveur personnel. Il l’a décrit ainsi dans son autobiographie :
« …Jésus-Christ a acheté et payé le prix de ma vie par sa mort. Elle lui a vraiment appartenu et maintenant je lui ai dit qu’il pouvait l’avoir ! C’est ainsi que cette vie défaite et inutile qu’était la mienne était à Dieu. Je ne voyais pas comment elle pourrait lui valoir quelque chose. Mais c’était à lui de l’utiliser comme son instrument, s’il pensait qu’il pouvait l’utiliser…
« Dans ma capitulation à Dieu par un repentir complet, j’ai trouvé une joie ineffable en mon acceptation de Jésus-Christ comme Sauveur personnel et mon Grand Sacrificateur présent…D’une façon ou d’une autre, j’ai commencé à réaliser qu’une nouvelle camaraderie et amitié était entrée dans ma vie. J’ai commencé à prendre conscience de ma relation et de ma filiation avec Christ et Dieu le Père…
« …Quand j’ai lu et ai étudié la Bible, Dieu me parlait, et maintenant j’aimais écouter ! J’ai commencé à prier et à constater que dans la prière, je parlais à Dieu. Je n’étais pas encore au bon diapason avec Dieu. Mais on y arrive par un contact constant et une conversation continue. J’ai donc continué à étudier la Bible. J’ai aussi commencé à écrire, sous forme d’articles, les choses que j’apprenais… »
Au fur et à mesure qu’Herbert Armstrong étudiait la Bible, il en vint à certaines conclusions peu communes. Il commença finalement à prêcher et à conduire de petites congrégations de fidèles. Au début des années 1930, il commença une émission de radio ainsi qu’une petite revue.
- Armstrong se concentrait souvent dans des secteurs où ses conclusions différaient des doctrines traditionnelles. Cela suscitait l’intérêt. Il soulignait ce qui était peu commun, ce qui n’avait jamais été dit auparavant. Avec le flair du publicitaire, il suscita de l’intérêt pour une variété de doctrines en enseignant des choses que d’autres prédicateurs n’enseignaient pas.
La plupart des gens n’acceptaient pas ses vues, mais il persuada tout de même quelques personnes en disant que les églises traditionnelles étaient fausses et qu’il détenait la vérité. Ce petit groupe a soutenu le ministère dispensé à la radio (appelé Le Monde à venir) ainsi que la revue (appelée La Pure Vérité). Les finances étaient toujours limitées, mais, graduellement, ce ministère se développa le long de la côte du Pacifique des États-Unis.
Le déménagement à Pasadena, Californie
En 1947, M. Herbert Armstrong déplaça son ministère en Californie du Sud pour qu’il puisse avoir un meilleur accès à l’industrie de la radio. Il établit aussi une petite école pour former les dirigeants de l’église, l’Ambassador College à Pasadena. Les ressources financières continuaient d’être très limitées, mais le ministère quant à lui ne cessait de grandir au fur et à mesure que du temps publicitaire était acheté sur un nombre sans cesse croissant de stations de radio.
Puisque le message était transmis par la radio partout à travers l’Amérique du Nord, les gens qui répondirent à ce message étaient dispersés tant aux États-Unis qu’au Canada. Les jeunes diplômés de l’Ambassador College étaient alors envoyés dans différentes villes pour réunir les fidèles dans de petites congrégations. L’église grandit rapidement dans les années 1950 et 1960. L’émission de radio fut également diffusée en Angleterre, en Australie, aux Philippines, en Amérique latine et en Afrique. Des bureaux de l’église furent ouverts dans de nombreux pays à travers le monde et le nom de l’église fut modifié. De Radio Church of God, il devint Worldwide Church of God (Église Universelle de Dieu).
Mais la croissance commença à ralentir dans les années 1970, Christ n’étant pas revenu en 1975 comme plusieurs ministres l’avaient annoncé. Quelques doctrines mineures furent changées, affaiblissant de ce fait le respect de quelques membres pour l’autorité doctrinale de M. Armstrong. Le fils de M. Armstrong (maintenant décédé), largement considéré comme héritier présomptif, fut accusé d’inconvenances et quitta éventuellement l’église avec quelque mille autres membres pour former une autre église.
Néanmoins, de nombreuses personnes continuèrent d’être attirées par le style et les enseignements d’Herbert Armstrong, et l’église continua de croître lentement jusqu’à ce que M. Armstrong meure en 1986, à l’âge de 93 ans. À sa mort, la confession dénombrait quelque 120 000 personnes aux assistances des services hebdomadaires. Le revenu annuel était alors de 200 millions de dollars. La circulation de la Pure Vérité générait des millions de dollars chaque mois et l’émission télévisée était l’une des deux émissions ayant la meilleure cote d’écoute parmi les programmes religieux en Amérique.
Des doctrines peu orthodoxes
Étant donné qu’Herbert Armstrong critiquait le christianisme traditionnel, il s’attira aussi la critique. De nombreuses personnes considéraient M. Armstrong comme un individu à la tête d’un culte hérétique. Aujourd’hui, les responsables de la confession reconnaissent et ont délaissé les erreurs doctrinales de M. Armstrong. Nous reconnaissons que nos erreurs étaient profondes et sérieuses, mais que Christ nous en a délivrées.
Tournons maintenant notre attention vers le mélange doctrinal qui a fait que M. Armstrong était considéré comme intéressant et peu orthodoxe.
Trois doctrines ont été des instruments dans la conversion de M. Armstrong :
- Dieu est le Créateur,
- La Bible est vraie et
- La Bible ne change pas le sabbat au dimanche. M. Armstrong a été guidé dans cette troisième doctrine par un membre de l’Église de Dieu Church of God (Seventh Day), un petit groupe qui a quelques ressemblances aux Adventistes du Septième Jour.
- Armstrong désirait obéir à Dieu et il voyait dans les Écritures que Dieu commandait à son peuple de garder le septième jour comme un jour de repos. Bien que la plupart des chrétiens n’observent pas le septième jour, personne n’était capable de prouver à M. Armstrong que Dieu avait donné l’autorité à son peuple de changer ou d’ignorer ce commandement. M. Armstrong estima qu’il avait à choisir entre la Bible et la tradition, et il choisit alors la Bible. Cependant, il n’avait aucune formation théologique, et n’avait jamais fait d’études sur l’histoire de l’Église, l’interprétation biblique ou les langues originales des Écritures.
Il déduisit que si le christianisme traditionnel pouvait être faux sur un sujet aussi important, peut-être qu’il faisait également erreur sur autre chose. M. Armstrong est devenu sceptique en ce qui a trait à toute la tradition chrétienne et il étudia tout à partir de zéro. Il ne pouvait pas trouver la preuve biblique à de nombreuses doctrines traditionnelles. Ce biais vis-à-vis l’orthodoxie traditionnelle fit alors partie de la culture de l’église et c’était aussi un attrait publicitaire qui suscita beaucoup l’intérêt populaire.
- Armstrong avait un immense respect pour les Écritures. Si la Bible le disait, il désirait le faire, peu importe à quel point cela pouvait être difficile. Son ardeur était louable et son respect pour les Saintes Écritures donna beaucoup de crédibilité à son message. « Ne me croyez pas, » disait-il souvent, « croyez la Bible ». « Enlevez la poussière de votre Bible et lisez ce qu’elle dit. » De nombreuses personnes ont été étonnées de ce qu’elles y ont trouvé.
- Armstrong croyait que Jésus est Dieu, mais habituellement il mettait beaucoup plus l’accent sur Dieu le Père. C’est parce que quelques églises se concentraient tant sur Jésus qu’elles offraient « une grâce bon marché » (comme Dietrich Bonhoeffer plus tard l’appelait). M. Armstrong soulignait le rôle de Dieu comme législateur, comme celui à qui il fallait obéir.
- Armstrong acceptait Jésus comme divin, comme Souverain et Sauveur, le Sacrifice de substitution pour nos péchés. Mais il n’avait pas la formation théologique pour savoir comment réconcilier les données bibliques selon lesquelles Jésus est Dieu et le Père est Dieu, et pourtant qu’il y a seulement un Dieu. Il a par erreur enseigné que Dieu est une famille et que le Père et le Fils sont deux Êtres dans cette famille et que lorsque les gens sont ressuscités, ils sont nés de nouveau comme membres de la famille de Dieu.
- Armstrong ne voyait pas la preuve biblique que le Saint-Esprit est une personne distincte. Aussi enseigna-t-il que le Saint-Esprit est une force impersonnelle. En cela, son enseignement était semblable aux Témoins de Jéhovah, mais il n’y a aucune évidence qu’il avait tiré cette doctrine de ce regroupement. Cette vue anti-trinité a circulé dans de nombreux groupes.
- Armstrong prêcha que le salut s’accomplissait par la grâce à travers la foi en Jésus-Christ, mais il soulignait aussi la nécessité d’obéir à Dieu. L’accent mis à garder la Loi forma une des autres composantes principales de la culture de l’église.
- Armstrong croyait que si une personne aimait Dieu, la personne obéirait aux commandements de Dieu. Si une personne ne gardait pas le Sabbat, M. Armstrong en concluait que cette personne ne devait pas aimer Dieu. Malheureusement, il voyait le Sabbat comme « le commandement-test », en fait une exigence pour être considéré comme un vrai chrétien. Les autres églises étaient alors selon lui de fausses églises, des enfants du diable.
En plus du Sabbat hebdomadaire, Armstrong observait les sept Sabbats annuels, tels que mentionnés dans Lévitique 23. Les membres de l’église ne consommaient ni porc, ni fruits de mer non plus que certaines autres viandes (Lév. 11). Ils versaient une dîme pour soutenir le ministère, en réservait une autre pour observer les Sabbats annuels et lors de certaines années, une troisième dîme était donnée à l’église pour les membres démunis. Les exigences financières étaient élevées, mais ils augmentaient aussi le niveau d’engagement. Là où est le trésor d’une personne, là aussi sera son cœur. Les membres de l’église avaient leur cœur dans l’église et dans son œuvre.
Armstrong enseigna que le repentir implique un changement complet de comportement, que le christianisme impliquait une manière de vivre. Il mettait l’accent principalement sur les interdictions. Il n’était pas permis aux membres de l’église de voter, de faire le service militaire, de se marier après le divorce, de consulter les médecins, d’utiliser le maquillage ou d’observer Noël, Pâques et les anniversaires. Tout cet accent sur les règles signifiait malheureusement que la Grâce était rarement mentionnée. De nombreux membres devinrent légalistes dans leur relation avec Dieu et ils jugeaient les chrétiens des autres confessions.
- Armstrong se voyait lui-même comme l’apôtre de Dieu, conduisant l’unique vraie église. Armstrong avait l’autorité suprême doctrinale. Si quelqu’un était déloyal, cette personne serait très probablement expulsée de l’église. (À noter qu’au plan légal, M. Armstrong était sous l’autorité d’un conseil d’administration, mais ce dernier soutenait toujours ses décisions).
- Armstrong avait aussi beaucoup d’idées peu communes au sujet des prophéties et celles-ci furent les doctrines les plus attirantes parmi toutes celles prônées par l’église. Il enseigna que les États-Unis et la Grande-Bretagne sont les descendants modernes des dix tribus du nord d’Israël et que de nombreuses prophéties bibliques s’appliquent aux peuples anglo-saxons. Il se voyait lui-même comme un accomplissement de la prophétie des temps de la fin, avec un message d’avertissement pour les peuples « israélites ».
Il lança un avertissement dans les années 1930, puis dans les années 1940, puis dans les années 1950, ensuite dans les années 1960, et dans les années 1970 et enfin dans les années 1980 que la Grande Tribulation allait commencer bientôt. Mais la bonne nouvelle était que Christ reviendrait et qu’il régnerait pendant 1 000 ans. En fait, le millénaire était si important pour M. Armstrong que cet élément était devenu le centre de l’Évangile. C’était la raison d’être des émissions radiophoniques et télévisées qui s’intitulaient Le Monde à Venir. Cette utopie future était la Bonne Nouvelle!
Évidemment, il y a beaucoup d’erreurs doctrinales dans cette liste. Par ailleurs, nous ne les décririons pas comme des erreurs à moins que nous n’ayons compris pourquoi elles étaient des erreurs. Nous avons travaillé dur pour sensibiliser nos propres membres au sujet de ce qui était erroné, et nous disons « nous » en toute honnêteté, car les dirigeants actuels de l’église ont cru et enseigné ces doctrines erronées à un certain moment donné. Nous avons critiqué d’autres chrétiens comme étant de faux chrétiens, des trompeurs, des enfants du diable.
Nous avons beaucoup à nous faire pardonner. Nous sommes profondément désolés d’avoir persécuté des chrétiens et d’avoir créé des dissensions et des désunions dans le corps de Christ. Nous recherchons de tout notre cœur le pardon et la réconciliation.
Chapitre Deux : Une décennie de douloureux changements
Plusieurs de nos doctrines fondamentales étaient erronées. Et une autre partie de ces dernières étaient vraies. Certains de nos membres venaient d’autres confessions, mais beaucoup étaient des gens sans église qui avaient été peu exposés au christianisme. Plusieurs personnes vinrent à Christ et acceptèrent sa mort pour leurs péchés et eurent confiance en lui pour leur salut. Plusieurs vies furent transformées, passant du péché et de l’égoïsme, à l’esprit de service et à l’humilité. Un germe de vie continuait à travers la croûte des doctrines erronées.
Après la mort d’Herbert Armstrong, ce germe de vie commença lentement à grandir, brisant la croûte qui l’avait autrefois limité. Cela prit plusieurs années, et de nombreuses larmes. Voici l’histoire :
- Joseph Tkach, senior
En 1986, peu avant qu’il ne meure, Herbert Armstrong nomma Joseph Tkach (prononcé Té-catch) pour être son successeur. M. Tkach avait été loyal; il avait assumé la charge de la supervision de tous les ministres. Il était davantage un administrateur et ne possédait pas le charisme que M. Armstrong dégageait. M. Tkach assigna à d’autres personnes la tâche de présenter l’émission de télévision et d’écrire des articles.
L’église continua de grandir lentement. En 1988, M. Tkach opéra des changements doctrinaux mineurs. Il enseigna aux membres qu’il était permis d’aller chez les médecins, de prendre des médicaments, de porter du maquillage et d’observer les anniversaires de naissance. Il s’est rendu compte que les nombreuses suppositions prophétiques qui avaient rendu l’émission de télévision et le magazine si intéressants ne pouvaient pas en réalité être prouvées dans les Écritures.
Des questions ont également surgi au sujet de certaines des choses que M. Armstrong avait écrites et certains de ses livres ont été retirés de la circulation jusqu’à ce que des études supplémentaires puissent résoudre les questions. Certains membres ont été affectés de ce que l’église n’enseignait plus les mêmes choses que M. Armstrong enseignait et, en 1989, 3 000 membres quittèrent pour former d’autres églises afin de préserver les doctrines de M. Armstrong.
En 1990, l’église atteignit le nombre maximal de 133 000 personnes lors des assemblées hebdomadaires. Davantage de changements doctrinaux furent effectués lorsque M. Tkach se rendit compte que certaines des croyances peu communes de M. Armstrong, quoique sincères, n’étaient pas bibliques. Le centre de l’Évangile est Jésus-Christ et la Grâce, et pas la prophétie ou le millénium. Des réductions budgétaires commencèrent à affecter l’émission de télévision. Davantage d’écrits de M. Armstrong cessèrent d’être publiés ou édités.
En 1991, M. Tkach révisa l’explication de l’église au sujet de ce que c’est qu’« être né de nouveau », en notant aussi que les humains ne deviendront jamais des Dieux. Il annonça également une nouvelle étude de l’identité moderne des dix tribus perdues et accepta la divinité du Saint-Esprit. Les membres, l’assistance et les revenus commencèrent à diminuer lentement. En 1992, le revenu continua de diminuer et un ministre en vue ainsi que 3 000 membres nous quittèrent pour former une autre église dissidente.
En 1993, l’église accepta la doctrine de la Trinité. Elle déclara que la Croix n’était pas un symbole païen, qu’il n’était pas péché de posséder des illustrations de Jésus et que les chrétiens pouvaient voter. De tels changements peuvent sembler sans importance pour la plupart des chrétiens, mais chaque changement était significatif pour les membres de l’église parce que chaque changement attaquait des croyances fortement ancrées relativement à l’expression de notre dévotion à Dieu. On a dû expliquer chaque changement à l’aide des Écritures et l’on a dû expliquer en quoi nos explications précédentes n’étaient pas fondées.
En 1994, le programme télévisé fut annulé et les employés furent licenciés. L’église expliqua aussi aux membres que de vrais chrétiens peuvent aussi se trouver dans d’autres confessions.
Mais peut-être que le changement le plus traumatisant survint en décembre 1994 : M. Tkach annonça que les chrétiens n’étaient pas tenus d’observer les lois de l’Ancienne Alliance telles que le Sabbat hebdomadaire, les Sabbats annuels, la deuxième et troisième dîmes et qu’ils n’étaient pas obligés d’éviter le porc, les fruits de mer et certaines autres viandes. Sous plusieurs aspects, le Sabbat avait été la doctrine fondamentale de toute la confession, et ce changement fut donc le plus important de tous.
De nombreux membres n’acceptèrent pas ces changements. Après avoir passé des décennies à concevoir notre identité comme chrétiens sur le plan d’observateurs du sabbat, et après avoir fait beaucoup de sacrifices pour garder le Sabbat, nous ne pouvions pas facilement accepter l’idée que ce n’était plus vraiment ce qui importait.
Au début de l’année 1995, des centaines de ministres et 12 000 membres quittèrent l’église pour former d’autres confessions. Plusieurs autres milliers aussi cessèrent d’assister aux assemblées pour n’aller nulle part. En conséquence, plusieurs congrégations se retrouvèrent avec seulement la moitié du nombre habituel des membres. Les revenus de l’église diminuèrent d’un autre 50 % et des centaines d’employés furent licenciés. Des amis et des familles furent divisés. Ce fut un temps d’angoisse et de dépression.
Quelque chose d’inattendu se produisit : plusieurs membres, après avoir lutté pour comprendre les changements doctrinaux, commencèrent à vivre un nouveau sentiment de paix et de joie à travers le renouvellement de la foi en Jésus-Christ. Leur identité était en lui et non plus dans les lois particulières qu’ils avaient observées.
La doctrine du sabbat changea et le résultat fut que les membres devinrent plus près d’une spiritualité profonde et authentique. Les membres se concentrèrent plus sur leur rapport avec Jésus-Christ et vécurent un intérêt accru pour L’adorer. D’un point de vue organisationnel, ces changements doctrinaux eurent des résultats catastrophiques. Mais spirituellement, ils furent la meilleure chose qui nous soit arrivée.
Un autre changement majeur survint en 1995 : La mort de M. Joseph Tkach Sr, après une brève bataille contre le cancer. Il avait désigné son fils Joe comme son successeur, et le conseil d’administration honora cette nomination.
Quelques doctrines additionnelles furent changées plus tard en 1995 : l’église rejeta officiellement la doctrine selon laquelle les Anglo-Saxons descendaient des tribus d’Israël et l’Église permit l’observance des fêtes telles que Noël et Pâques.
- Joseph Tkach Jr
Ce fut une décennie tumultueuse. À l’heure actuelle, Communion internationale dans la grâce est constituée d’environ la moitié du nombre de membres qu’elle avait auparavant. Le ministère télévisé qui était autrefois un des plus grands en Amérique n’existe plus. Le nombre d’employés à la maison mère de la confession est passé de 1000 à 40. Quelques pasteurs ont été mis à la retraite alors que d’autres furent licenciés ou assignés à de petites congrégations.
L’Ambassador College / Université a été forcée de fermer ses portes parce que l’église ne pouvait plus la subventionner, et ses propriétés ont été vendues. Nous offrons maintenant une éducation supérieure en ligne à travers Grace Communion Seminary. Les propriétés de l’église à Pasadena étaient sous-utilisées et elles ont été mises en vente. La maison mère se trouve maintenant à Glendora, Californie.
Des églises évangéliques ont aussi réévalué leur position envers notre confession. Un des premiers groupes à témoigner de l’amitié fut le Haggard School of Theology de l’université Azusa Pacifique. Le University Fuller Theological Seminary nous a aussi soutenus. Des groupes de surveillance des cultes comme l’Institut de Recherches Chrétien a complimenté l’Église lorsqu’elle accepta la doctrine de la Trinité. En 1995, plusieurs évangélistes nous ont embrassés comme des frères dans la foi. Citons l’International Church of the Four Square Gospel en particulier. Nous leurs sommes reconnaissants pour ces gestes de réconciliation.
En mars 1996, M. Joe Tkach écrivit un article dans lequel il présentait des excuses aux membres ainsi qu’à tous ceux qui furent blessés par les faux enseignements de l’église et par ses pratiques. Il demanda pardon et sollicita la coopération. En juillet 1996, la revue Christianity Today publia un long article au sujet de nos changements doctrinaux —From the Fringe to the Fold, par Ruth Tucker (pp. 26-32). Et, en 1997, l’église fut acceptée comme membre de l’Association Nationale des Évangélistes (NAE).
Nos changements doctrinaux s’établirent sur 10 ans. Ce fut 10 années de tourmente et d’énorme réorientation. Nous avons tous eu à nous réorienter, à reconsidérer notre relation avec Dieu. La baisse considérable de revenu exigea d’immenses changements dans la structure organisationnelle – et encore une fois, ce ne fut pas facile ni rapide. En fait, la restructuration organisationnelle fut aussi longue que la réévaluation doctrinale.
Chaque congrégation fut réorganisée. La plupart ont un nouveau pasteur, souvent non-salarié. De nouveaux ministères ont été développés, souvent avec de nouveaux dirigeants. Des hiérarchies à multiples niveaux ont été épurées, et davantage de membres ont pris un rôle actif alors que les églises devenaient plus impliquées dans leur communauté. Des conseils ecclésiastiques locaux travaillent à la planification des activités et l’élaboration des budgets. C’est un nouveau départ pour nous tous.
Chapitre Trois : À la croisée des chemins
L’apôtre Paul, après sa rencontre avec Christ sur la route de Damas, commença immédiatement à prêcher que Jésus est le Fils de Dieu (Actes 9:20). Mais il ne fut pas immédiatement accepté dans la communauté chrétienne. Les chrétiens à Jérusalem étaient sceptiques et il fallut un médiateur du nom de Barnabas pour qu’il puisse être accepté au sein du groupe (versets 26-27). Peu de temps après, Paul fut envoyé à Tarse (v. 30).
Dieu avait de grands plans pour Paul, mais cela nécessita une longue période de temps pour que ces plans puissent être mis en œuvre. Paul passa trois ans en Arabie et beaucoup plus d’années encore à Tarse. Nous ne savons pas ce qu’il prêcha et ce à quoi il travailla. Mais cela dut être un temps propice pour l’apôtre Paul de clarifier ses pensées. Il avait entendu les arguments des premiers chrétiens. Il connaissait bien les arguments des Juifs qui ne croyaient pas. Et il fut mis en face de l’évidence indéniable que Jésus était en fait le Messie.
Paul avait l’aide de ses récents amis chrétiens. Il savait déjà ce qu’ils enseignaient et ils lui en enseignèrent davantage. Pourquoi le Messie a-t-il dû mourir ? Pourquoi les Juifs n’ont-ils pas accepté de Dieu le Messie qui leur avait été donné ? À partir de quel moment la religion juive les avait-elle déroutés ? Si l’on pouvait être juste devant Dieu avec les lois de l’Ancienne Alliance, pourquoi alors Dieu a-t-il dû envoyer son Fils pour mourir ? Paul a dû réfléchir à toutes ses implications, des pensées que nous étions appelés à lire plus tard dans ses épîtres. Cela a dû nécessiter à Paul de nombreuses années pour faire une transition d’une adoration enracinée dans l’Ancien Testament à une foi basée sur la Nouvelle Alliance.
Paul, que Dieu a choisi comme missionnaire pour les païens, a dû attendre pendant plusieurs années avant de prendre son envol. Luc nous dit que Paul n’était même pas là lorsque les premiers païens sont venus à l’Église (Actes 10). Paul n’est pas entré dans « l’Histoire » tant que de nombreux païens ne sont pas devenus des membres de l’Église d’Antioche (Actes 11:20-26). Et ce fut seulement après ce temps qu’Antioche fut désignée à Paul pour exercer son œuvre missionnaire à laquelle Christ l’avait appelé.
Il y a plusieurs ressemblances entre l’histoire de Paul et notre histoire. Les deux histoires ont des racines dans l’Ancienne Alliance et dans la Nouvelle après en avoir eu la révélation. Nous avons embrassé la Nouvelle Alliance avec joie et il y a eu des gens comme Barnabas qui nous ont aidés à nous réconcilier avec les autres chrétiens et nous ont aidés à apprendre. Et même là, cela nous prend un peu de temps pour comprendre notre identité et notre rôle dans le monde chrétien.
Nous n’avons pas d’illusions de grandeur à savoir que nous serons aussi grands que l’apôtre Paul. Nous ne nous imaginons pas que nous bouleverserons le monde ni que nous transformerons l’Église comme Paul l’a fait. Mais nous nous attendons à ce que Dieu nous utilise pour prêcher l’Évangile de Jésus-Christ. Peut-être notre expérience particulière saura-t-elle répondre à des besoins bien spécifiques. Peut-être que Dieu nous prépare pour des situations qui n’existent pas encore. Nous ne savons pas, mais nous demeurons prêts à répondre aux directives de Dieu.
Pourquoi existons-nous ?
Quand nos doctrines fondamentales furent changées, certaines personnes prétendirent que nous devions tout simplement fermer nos portes et dire à tous nos membres d’aller auprès d’églises chrétiennes authentiques. Ironiquement, nous avons entendu cela, non pas venant d’autreséglises chrétiennes, mais de quelques-uns de nos propres membres ! Ils étaient fâchés et amers de ce que Herbert Armstrong et son église aient causé de telles douleurs dans leurs vies en leur enseignant des doctrines erronées. Ils ont conclu que son église avait été construite sur de fausses prémisses et qu’elle n’avait donc pas le droit d’exister.
Nous reconnaissons que plusieurs de nos doctrines étaient fausses. Nous reconnaissons également que l’organisation n’existerait pas sans ces fausses doctrines. Mais nous ne concluons pas que Jésus-Christ nous a sauvés de nous-mêmes comme groupe simplement pour nous licencier. Il a racheté et payé le prix pour cette église. Elle lui appartient et nous lui avons dit qu’Il peut la conserver ! Si elle a une valeur pour lui, il peut l’employer comme son instrument et nous serons heureux de le laisser nous conduire. Nous nous réjouissons de la communion que nous avons avec lui et nous croyons qu’il nous mène déjà dans des voies utiles.
En raison des expériences que nous avons vécues, il y a des choses que nous avons besoin d’apprendre comme groupe, et nous ne pourrons pas apprendre ces choses aussi bien si nous cessons d’exister en tant qu’église. Nous espérons aussi que nos expériences partagées nous donneront aussi quelque chose à enseigner.
Comme groupe, nous nous réjouissons de notre nouvel intérêt pour l’adoration. Nous découvrons nos dons spirituels et les ministères qui sommeillaient en nous. Nous apprenons à fonctionner d’une nouvelle façon.
Nos forces comme confession incluent une conscience fraiche de l’importance de la grâce, un grand respect pour les Saintes Écritures et un empressement à faire ce qu’elles disent. Nous reconnaissons Jésus comme notre Sauveur et comme notre Seigneur qui nous a réconciliés au Père, et au Saint-Esprit. Nous nous réjouissons dans l’implication de la théologie trinitaire. Nous savons que Christ fait une différence dans la voie que nous vivons. Par l’Esprit, il transforme nos vies en cette ère, aussi bien qu’il nous donne la Vie éternelle dans la communion avec notre Créateur.
Jésus n’en a pas encore fini avec nous. Nous sommes toujours formés et modelés pour son but. Nous le louons et l’adorons et nous cherchons à connaître sa volonté dans nos vies.